16 mai 2020

Hold up @ la Barre de fer


11 mai 2020.
Jour de libération de cette période de confinement.
Ce sont les saints de glace, la météo n'est pas au beau fixe. C'est même le déluge! De gros cumuls sont annoncés. L' iso reste assez haut aux alentours de 3500, peut-être moins selon les météos. Une fenêtre semble possible mardi matin, le soleil pourrait déchirer le ciel quelques heures.
Banco, j'y crois!
Le rêve d'une journée de poudre au printemps sur le glacier Blanc se dessine.
C'est assez peu probable que tous les éléments soient réunis pour ne pas prendre un gros but... mais après deux mois à regarder cette neige fondre, pas de place pour la procrastination !
Je fais le tour des copains, pas de grosse motivation dans les troupes... Vincent sera le seul à m'accompagner.

Informations prises à la mairie de Pelvoux : la route après Ailefroide n'ouvrira que... le lendemain!
On est plus à ça prêt, les vélos et tout le matos sont chargés dans le camion et direction la Vallouise.
Ailefroide sous la pluie, point de départ du déconfinement
Autant la météo à Briançon était correct, autant en Vallouise c'est l'Ecosse en hiver! Jour blanc, bruine, brouillard...
Début du triathlon sur la route du Pré de Mme Carle
Les sacs sont bien lourds, 8°6 et duvet obligent... La tente reste au camion, on croise les doigts pour que le refuge d'hiver soit ouvert, sinon ça sera bivouac. Il est 18h et ça pédale!
On est pas bien là ?
Un bon mètre de neige recouvre tout le pré de Madame Carle. C'est l'heure d'abandonner les vélos sous un arbre, d'enfiler les pompes de ski déjà bien trempées et d'attaquer le skating.
Ski short, la base.
Vous vous demandez ce qu'on fou là ? Nous aussi ! Les skis sont vites rangés sur le dos, à l'attaque du chemin d'été. Plus un gramme de neige, mais des chamois en pagaille. Ça déroule tranquillement jusqu'au plateau où la neige et la nuit font leur apparition. Les peaux n'apprécient guère le taux d'humidité élevé, les skis resteront sur le dos. Et c'est en chaussures de ski qu'on attaque la partie finale. Bon brassage dans du granité, parfois jusqu'aux chevilles, parfois jusqu'aux cou**les. Quelques passages dans les vires et le refuge du glacier Blanc apparaît. Il est 22h00, la porte est ouverte!

Gastronomie parisienne (de rue), sentorettes, une tisane et au lit. Il est 00H30, réveil dans 4 heures! Dehors, c'est toujours l'Ecosse.
2H30: vidange de la bière grand cru Lidl, sous une pluie d'étoiles !!!
5H00: café/clope, il fait grand beau, c'est improbable !

Mer de nuages à 2500 m, un rêve :)
Petit regel dans la nuit qui fait bien plaisir.
On avale les 500 premiers mètres, le Pelvoux s’illumine

Vincent est en forme, moi franchement pas ! Je subis le glacier Blanc et ses kilomètres de plat. Le fond du vallon se dégage et elle apparaît, sublime, sous son beau plâtrage printanier : la Barre.
Comme une invitation, la poudre de la Barre brille au soleil !
Le glacier Blanc pour nous!
Roche Faurio était la première intention. C'est moins raide, il n'y a pas de séracs et moins de dénivelé aussi. L'inactivité du confinement se paye au prix fort et c'est en tirant la langue que le fond du glacier est atteint. Aucun sérac n'est menaçant, les pentes sont bien plâtrées, on opte pour la Barre! Dur dur d'attaquer les 800 m de dénivelé en étant déjà rôti...

Le cerveau débranché, dur dur les conversions...

Vincent fera la trace sur les 9/10 de l'itinéraire. La poudre est bien compacte, ça ne brasse pas trop. Au bâton, ça oscille entre 20 et 60 cm. Je peine à trouver un rythme, obligé de faire une pause tous les 10 mètres. On l'aura au mental cette barre !

Assaut final jusqu'à la rimaye



On stoppera sous la rimaye, en haut des pentes. La traversée jusqu'au Dôme ne présente pas grand intérêt, la température grimpe en flèche et il nous reste 2500 m de descente jusqu'à Ailefroide.
Sous la rimaye, 800 m de pentes vierges s'offrent à nous.
Les grands sommets des Alpes au dessus de la mer de nuages.
C'est pas le Japon mais c'est trop bon! 10 minutes de pur délire, seuls à la barre des Écrins avec de superbes conditions.
Improbable

Monoski style

Une journée de poudre seul à la Barre des Écrins sous un grand soleil. Hold up d'une vie !
Glisse, marche et vélo jusqu'au camion, sous les grondements incessants des faces qui purgent. La montagne nous offre le bouquet final d'un hold up d'une vie !






1 commentaire:

Dany GRIL a dit…

Bravo mon filleul toujours un peu fou!!!⛷🏂bises